Le 8 décembre de l’an dernier, M. Gerbois, professeur de mathématiques au lycée de Versailles, dénicha, dans le fouillis d’un marchand de bric-à-brac, un petit secrétaire en acajou qui lui plut par la multiplicité de ses tiroirs.
Am 8. Dezember des vergangenen Jahres entdeckte Herr Gerbois, Mathematiklehrer am Lyzeum von Versailles, in einem Trödelmarkt einen kleinen Schrank aus Ahornholz, der ihm durch die Vielfalt seiner Schubladen gefiel.
Voilà bien ce qu’il me faut pour l’anniversaire de Suzanne, — pensa-t-il.
Das ist genau das, was ich für Suzannes Geburtstag brauche, dachte er.
Et comme il s’ingéniait, dans la mesure de ses modestes ressources, à faire plaisir à sa fille, il débattit le prix et versa la somme de soixante-cinq francs.
Und da er sich bemühte, seiner Tochter innerhalb seiner bescheidenen Mittel eine Freude zu machen, verhandelte er den Preis und zahlte am Ende 65 Franken.
Au moment où il donnait son adresse, un jeune homme, de tournure élégante, et qui furetait déjà de droite et de gauche, aperçut le meuble et demanda :
Als er seine Adresse angab, bemerkte ein junger Mann, dessen elegante Haltung bereits die Umgebung musterte, den Schrank und fragte:
Combien ?—
Wie viel?
Il est vendu, — répliqua le marchand.
Er ist verkauft, antwortete der Händler.
Ah !... —
Ah... —
À Monsieur, peut-être ?
An Herrn?
M. Gerbois salua et, d’autant plus heureux d’avoir ce meuble qu’un de ses semblables le convoitait, il se retira.
Herr Gerbois begrüßte ihn und umso glücklicher, weil ein ähnliches Möbelstück auch von jemand anderem begehrt wurde, zog er sich zurück.
Mais il n’avait pas fait dix pas dans la rue qu’il fut rejoint par le jeune homme qui, le chapeau à la main et d’un ton de parfaite courtoisie, lui dit :
Aber als er nicht einmal zehn Schritte in der Straße gemacht hatte, wurde er von dem jungen Mann eingeholt, der ihm mit höflicher Geste und einem Hut in der Hand zugewunken und sagte:
Je vous demande infiniment pardon, — monsieur...
Ich bitte Sie um Entschuldigung, — Herr...
Je vais vous poser une question indiscrète...
Ich werde Ihnen eine unangebrachte Frage stellen...
Cherchiez-vous ce secrétaire plus spécialement qu’autre chose ?
Suchten Sie diesen Schreibtisch mehr als etwas anderes?
Non. —
Nein. —
Je cherchais une balance d’occasion pour certaines expériences de physique.
Ich suche eine gebrauchte Waage für einige physikalische Experimente.
Par conséquent, — vous n’y tenez pas beaucoup ?
Daher, — Sie legen nicht viel Wert darauf?
J’y tiens, — voilà tout.
Ich lege darauf Wert. — das ist alles.
Parce qu’il est ancien, — peut-être ?
Weil es alt ist? —
Parce qu’il est commode.—
Weil es praktisch ist. —
En ce cas, — vous consentiriez à l’échanger contre un secrétaire aussi commode, mais en meilleur état ?
Falls ja, — würden Sie es gegen einen ebenso praktischen, aber in besserem Zustand stehenden Schreibtisch eintauschen?
Celui-ci est en bon état, — et l’échange me paraît inutile.
Dieser ist in gutem Zustand. — Der Tausch erscheint mir unnötig.
Cependant...—
Dennoch... —
M. Gerbois est un homme facilement irritable et de caractère ombrageux.
Herr Gerbois ist ein leicht reizbarer und stur kopfster Mann.
Il répondit sèchement :
Er antwortete trocken:
Je vous en prie, — monsieur, n’insistez pas.
Bitte, Herr, bestehen Sie nicht darauf.
L’inconnu se planta devant lui.
Der Unbekannte stellte sich ihm in den Weg.
J’ignore le prix que vous l’avez payé, — monsieur...
Ich weiß nicht, welchen Preis Sie dafür bezahlt haben, Herr...
je vous en offre le double.
Ich biete Ihnen das Doppelte an.
Non.—
Nein. —
Le triple ?—
Das Dreifache? —
Oh ! —
Oh! —
restons-en là, s’écria le professeur, impatienté, ce qui m’appartient n’est pas à vendre.
„Bleiben wir dabei,“ rief der Professor ungeduldig, „meine Dinge sind nicht zu verkaufen.“
Le jeune homme le regarda fixement, d’un air que M. Gerbois ne devait pas oublier, puis, sans mot dire, tourna sur ses talons et s’éloigna.
Der junge Mann starrte ihn an mit einem Gesichtsausdruck, den Herr Gerbois nicht vergessen würde, und ohne ein Wort zu sagen, wandte er sich um und ging weg.
Une heure après on apportait le meuble dans la maisonnette que le professeur occupait sur la route de Viroflay.
Eine Stunde später wurde der Möbel in das kleine Häuschen gebracht, das der Professor an der Straße nach Viroflay bewohnte.
Il appela sa fille.
Er rief seine Tochter.
Voici pour toi, — Suzanne, si toutefois il te convient.
Hier ist es, — Suzanne, falls es dir gefällt.
Suzanne était une jolie créature, expansive et heureuse.
Suzanne war ein hübsches Wesen, großzügig und glücklich.
Elle se jeta au cou de son père et l’embrassa avec autant de joie que s’il lui avait offert un cadeau royal.
Sie warf sich an ihren Vater und küsste ihn mit gleicher Freude, als hätte er ihr ein königliches Geschenk gemacht.
Le soir même, l’ayant placé dans sa chambre avec l’aide d’Hortense, la bonne, elle nettoya les tiroirs et rangea soigneusement ses papiers, ses boîtes à lettres, sa correspondance, ses collections de cartes postales, et quelques souvenirs furtifs qu’elle conservait en l’honneur de son cousin Philippe.
In derselben Nacht, mit Hilfe der Hausdame Hortense, stellte sie den Schrank in sein Zimmer und putzte die Schubladen sowie sorgfältig seine Papiere, Postsendungen, Korrespondenz, Postkartenkollektionen und einige heimlich aufbewahrte Andenken ihres Cousins Philippe.
Le lendemain, à sept heures et demie, M. Gerbois se rendit au lycée.
Am nächsten Tag um 7:30 Uhr ging Herr Gerbois zur Schule.
À dix heures, Suzanne, suivant une habitude quotidienne, l’attendait à la sortie, et c’était un grand plaisir pour lui que d’aviser, sur le trottoir opposé à la grille, sa silhouette gracieuse et son sourire d’enfant.
Um zehn Uhr wartete Suzanne, wie jeden Tag, vor der Schule auf ihn, und es war eine große Freude für sie, seine elegante Gestalt und sein kindliches Lächeln auf der gegenüberliegenden Seite der Schulhofszäune zu erblicken.
Ils s’en revinrent ensemble.
Sie gingen zusammen zurück.
Et ton secrétaire ?—
Und dein Sekretär?
Une pure merveille ! —
Ein reines Wunder!
Hortense et moi, nous avons fait les cuivres.
Hortense und ich haben die Messingwaren gepflegt.
On dirait de l’or.
Es sieht aus wie Gold.
Ainsi, — tu es contente ?
So, bist du zufrieden?
Si je suis contente ! —
Ich bin zufrieden!
c’est-à-dire que je ne sais pas comment j’ai pu m’en passer jusqu’ici.
Das heißt, ich weiß nicht, wie ich ohne das bisher auskommen konnte.
Ils traversèrent le jardin qui précède la maison.
Sie überquerten den Garten, der das Haus vorangegangen war.
M. Gerbois proposa :
Herr Gerbois schlug vor:
Nous pourrions aller le voir avant le déjeuner ?—
Könnten wir ihn vor dem Mittagessen besuchen?
Oh ! —
Oh!
oui, c’est une bonne idée.
Ja, das ist eine gute Idee.
Elle monta la première, mais, arrivée au seuil de sa chambre, elle poussa un cri d’effarement.
Sie ging als Erste hinauf, aber als sie an der Schwelle ihres Zimmers ankam, schrie sie vor Entsetzen.
Qu’y a-t-il donc ? —
Was ist denn los?
balbutia M. Gerbois.
stotterte Herr Gerbois.
À son tour il entra dans la chambre.
Er folgte ihr ins Zimmer.
Le secrétaire n’y était plus.
Der Schreibtisch war leer.
...Ce qui étonna le juge d’instruction, c’est l’admirable simplicité des moyens employés.
Was den Ermittlungsrichter überraschte, war die erstaunliche Einfachheit der verwendeten Mittel.
En l’absence de Suzanne, et tandis que la bonne faisait son marché, un commissionnaire muni de sa plaque — des voisins la virent — avait arrêté sa charrette devant le jardin et sonné par deux fois.
In Suzannes Abwesenheit und während die Magd einkaufen war, hielt ein Kurier mit seiner Kennung — die Nachbarn sahen ihn — seine Kutsche vor dem Garten an und läutete zweimal.
Les voisins, ignorant que la bonne était dehors, n’eurent aucun soupçon, de sorte que l’individu effectua sa besogne dans la plus absolue quiétude.
Die Nachbarn, ohne zu ahnen, dass die Magd nicht da war, hatten keine Verdachtsmomente, sodass der Mann seine Aufgabe in voliger Ruhe erledigen konnte.
À remarquer ceci : aucune armoire ne fut fracturée, aucune pendule dérangée.
Beachten Sie Folgendes: Keine Schranke wurde aufgebrochen, keine Uhr gestört.
Bien plus, le porte-monnaie de Suzanne, qu’elle avait laissé sur le marbre du secrétaire, se retrouva sur la table voisine avec les pièces d’or qu’il contenait.
Darüber hinaus fand sich Suzannes Geldbörse, die sie auf dem Marmor des Schreibtisches gelassen hatte, auf dem Tisch in der Nähe wieder, einschließlich der darin enthaltenen Goldmünzen.
Le mobile du vol était donc nettement déterminé, ce qui rendait le vol d’autant plus inexplicable, car, enfin, pourquoi courir tant de risques pour un butin si minime ?
Das Motiv des Diebstahls war somit eindeutig bestimmt, was den Diebstahl umso unerklärlicher machte, denn warum sollte man so große Risiken eingehen für eine so geringe Beute?
Le seul indice que put fournir le professeur fut l’incident de la veille.
Der einzige Hinweis, den der Professor geben konnte, war der Vorfall vom Vortag.
Tout de suite ce jeune homme a marqué, — de mon refus, une vive contrariété, et j’ai eu l’impression très nette qu’il me quittait sur une menace.
Dieser junge Mann zeigte sofort ein klares Missfallen an meinem Verweigerung und ich hatte den sehr deutlichen Eindruck, dass er mich mit einer Drohung verließ.
C’était bien vague.
Das war sehr vage.
On interrogea le marchand.
Man befragte den Händler.
Il ne connaissait ni l’un ni l’autre de ces deux messieurs.
Er kannte weder von diesen beiden Herren.
Quant à l’objet, il l’avait acheté quarante francs, à Chevreuse, dans une vente après décès, et croyait bien l’avoir revendu à sa juste valeur.
Bezüglich des Objekts hatte er es für 40 Franc in Chevreuse bei einer Nachlassversteigerung gekauft und glaubte, es für seinen gerechten Wert wiederverkauft zu haben.
L’enquête poursuivie n’apprit rien de plus.
Die Untersuchung ergab keine weiteren Erkenntnisse.
Mais M. Gerbois resta persuadé qu’il avait subi un dommage énorme.
Aber Herr Gerbois blieb überzeugt, dass er einen enormen Schaden erlitten hatte.
Une fortune devait être dissimulée dans le double-fond d’un tiroir, et c’était la raison pour laquelle le jeune homme, connaissant la cachette, avait agi avec une telle décision.
Ein Vermögen sollte in der Geheimfachung eines Schubladenverstecks verborgen sein, und das war der Grund, warum der junge Mann, der den Versteckplatz kannte, mit einer solchen Entschlossenheit handelte.
Mon pauvre père, — qu’aurions-nous fait de cette fortune ?
Was hätten wir nur mit diesem Vermögen gemacht, mein armer Vater?
répétait Suzanne.
wiederholte Suzanne.
Comment ! —
Wie? —
mais avec une pareille dot, tu pouvais prétendre aux plus hauts partis.
mit einem solchen Vermögen hättest du Anspruch auf die besten Parteien erheben können.
Suzanne, qui bornait ses prétentions à son cousin Philippe, lequel était un parti pitoyable, soupirait amèrement.
Suzanne, die ihre Ansprüche auf ihren Cousin Philippe beschränkte, der ein unbedeutender Junggeselle war, seufzte bitter.
Et dans la petite maison de Versailles, la vie continua, moins gaie, moins insouciante, assombrie de regrets et de déceptions.
Und im kleinen Haus in Versailles setzte das Leben fort, weniger fröhlich, weniger unbeschwert, getrübt von Reue und Enttäuschungen.
Deux mois se passèrent.
Zwei Monate vergingen.
Et soudain, coup sur coup, les événements les plus graves, une suite imprévue d’heureuses chances et de catastrophes !...
Und plötzlich, nacheinander, die schwersten Ereignisse, eine unerwartete Abfolge glücklicher Umstände und Katastrophen!...
Le premier février, à cinq heures et demie, M. Gerbois, qui venait de rentrer, un journal du soir à la main, s’assit, mit ses lunettes et commença à lire.
Am ersten Februar um fünf Uhr dreißig kam Herr Gerbois, der gerade nach Hause gekommen war, mit einer Abendzeitung in der Hand, sitzte hin und begann zu lesen.
La politique ne l’intéressant pas, il tourna la page.
Da die Politik ihn nicht interessierte, drehte er die Seite um.
Aussitôt un article attira son attention, intitulé :
Sofort fiel ihm ein Artikel auf, der den Titel trug:
« Troisième tirage de la loterie des Associations de la Presse... »
„Dritte Ziehung der Lotterie der Presseverbände...“
« Le numéro 514-série 23 gagne un million... »
„Die Nummer 514-Serie 23 gewinnt eine Million...“
Le journal lui glissa des doigts.
Die Zeitung rutschte ihm aus den Fingern.
Les murs vacillèrent devant ses yeux, et son cœur cessa de battre.
Die Wände wankten vor seinen Augen, und sein Herz hörte auf zu schlagen.
Le numéro 514-série 23, c’était son numéro !
Die Nummer 514-Serie 23 war seine!
Il l’avait acheté par hasard, pour rendre service à l’un de ses amis, car il ne croyait guère aux faveurs du destin, et voilà qu’il gagnait !
Er hatte es aus Zufall gekauft, um einem Freund einen Gefallen zu tun, da er nicht an das Schicksal glaubte, und nun hatte er gewonnen!
Vite, il tira son calepin.
Schnell zog er sein Notizbuch heraus.
Le numéro 514-série 23 était bien inscrit, pour mémoire, sur la page de garde.
Die Nummer 514-Serie 23 stand deutlich auf der Titelseite seines Notizbuchs.
Mais le billet ?
Aber der Losbogen?
Il bondit vers son cabinet de travail pour y chercher la boîte d’enveloppes parmi lesquelles il avait glissé le précieux billet, et dès l’entrée il s’arrêta net, chancelant de nouveau et le cœur contracté : la boîte d’enveloppes ne se trouvait pas là, et, chose terrifiante, il se rendait subitement compte qu’il y avait des semaines qu’elle n’était pas là !
Er sprang zu seinem Arbeitszimmer, um die Box mit den Umschlägen zu suchen, in denen er den wertvollen Losbogen versteckt hatte, und als er eintrat, stockte er, wankte erneut und sein Herz schlug vor Angst: Die Box mit den Umschlägen war verschwunden, und plötzlich fiel es ihm ein, dass er sie seit Wochen nicht mehr gesehen hatte!
Depuis des semaines, il ne l’apercevait plus devant lui aux heures où il corrigeait les devoirs de ses élèves !
Er hatte es seit Wochen nicht mehr vor sich gesehen, wenn er die Hausaufgaben seiner Schüler korrigierte!
Un bruit de pas sur le gravier du jardin...
Ein Schrittgeräusch auf dem Kiesweg im Garten...
Il appela :
Er rief:
Suzanne ! —
Suzanne!
Suzanne !
Suzanne!
Elle arrivait de course.
Sie kam eilend.
Elle monta précipitamment.
Sie eilte hinauf.
Il bégaya d’une voix étranglée :
Er stotterte mit heiserer Stimme:
Suzanne... —
Suzanne... —
la boîte...
den Koffer...
la boîte d’enveloppes ?...
den Umschlagkasten?...
Laquelle ?—
Welcher? —
Celle du Louvre... —
Die vom Louvre... —
que j’avais rapportée un jeudi...
die ich am Donnerstag mitgebracht hatte...
et qui était au bout de cette table.
die auf diesem Tisch lag.
Mais rappelle-toi, — père...
Aber erinnere dich, — Vater...
c’est ensemble que nous l’avons rangée...
das haben wir zusammen aufgeräumt...
Quand ?—
Wann?—
Le soir... —
Am Abend... —
tu sais...
du weißt...
la veille du jour...
am Vorabend des Tages...
Mais où ?... —
Aber wo?... —
réponds...
antworte...
tu me fais mourir...
du bringst mich um...
Où ?... —
Wo...? —
dans le secrétaire.
im Schrank.
Dans le secrétaire qui a été volé ?—
Im Schrank, der gestohlen wurde? —
Oui.—
Ja. —
Dans le secrétaire qui a été volé !—
Im Schrank, der gestohlen wurde! —
Il répéta ces mots tout bas, avec une sorte d’épouvante.
Er wiederholte diese Worte leise, mit einer Art von Schrecken.
Puis il lui saisit la main, et d’un ton plus bas encore :
Dann ergriff er ihre Hand und sprach mit noch tieferer Stimme:
Elle contenait un million, — ma fille...
Sie enthielt eine Million, — mein Kind...
Ah ! —
Ah! —
père, pourquoi ne me l’as-tu pas dit ?
Vater, warum hast du es mir nicht gesagt?
murmura-t-elle naïvement.
flüsterte sie naiv.
Un million ! —
Eine Million! —
reprit-il, c’était le numéro gagnant des bons de la Presse.
Er wiederholte: „Eine Million! — Das war die Gewinnzahl der Lotterie-Tipps.“
L’énormité du désastre les écrasait, et longtemps ils gardèrent un silence qu’ils n’avaient pas le courage de rompre.
Die Größe des Unglücks überwältigte sie, und lange Zeit hielten sie schweigend still, ohne den Mut zu finden, zu sprechen.
Enfin Suzanne prononça :
Schließlich sprach Suzanne:
Mais, — père, on te le paiera tout de même.
„Aber, — Vater, wir werden es dir trotzdem zahlen.“
Pourquoi ? —
„Warum?“ —
sur quelles preuves ?
Auf welchen Beweisen?
Il faut donc des preuves ?—
Muss man denn Beweise haben? —
Parbleu !—
Verdammt! —
Et tu n’en as pas ?—
Und du hast keine? —
Si, — j’en ai une.
Ja, — ich habe eine.
Alors ?—
Dann? —
Elle était dans la boîte.—
Sie war in der Box. —
Dans la boîte qui a disparu ?—
In der Box, die verschwunden ist? —
Oui. —
Ja. —
Et c’est l’autre qui touchera.
Und das wird der andere berühren.
Mais ce serait abominable ! —
Das wäre furchtbar! —
Voyons, père, tu pourras t’y opposer ?
Hör zu, Vater, kannst du dich dagegen wehren?
Est-ce qu’on sait ! —
Das wissen wir! —
est-ce qu’on sait !
Das wissen wir!
cet homme doit être si fort !
Dieser Mann muss so stark sein!
il dispose de telles ressources !...
Er verfügt über solche Ressourcen!...
Souviens-toi...
Erinnere dich...
l’affaire de ce meuble...
Die Angelegenheit mit diesem Möbelstück...
Il se releva dans un sursaut d’énergie, et frappant du pied :
Er stand mit einem Energieschub auf und schlug mit dem Fuß:
Eh bien, — non, non, il ne l’aura pas, ce million, il ne l’aura pas !
Nun, — nein, nein, diesen Million wird er nicht bekommen, er wird ihn nicht bekommen!
Pourquoi l’aurait-il ?
Warum sollte er ihn haben?
Après tout, si habile qu’il soit, lui non plus ne peut rien faire.
Obwohl er so geschickt ist, kann auch er nichts bewirken.
S’il se présente pour toucher, on le coffre !
Wenn er sich nähert, um den Safe zu öffnen!
Ah !
Ah!
nous verrons bien, mon bonhomme !
Wir werden sehen, mein Freund!
Tu as donc une idée, — père ?
Hast du also eine Idee, Vater?
Celle de défendre nos droits, — jusqu’au bout, quoi qu’il arrive !
Die Verteidigung unserer Rechte, bis zum Ende, was auch immer passiert!
Et nous réussirons !...
Und wir werden es schaffen!...
Le million est à moi : je l’aurai !
Die Million gehört mir: ich werde sie bekommen!
Quelques minutes plus tard, il expédiait cette dépêche :
Einige Minuten später schickte er diese Depesche:
« Gouverneur Crédit Foncier, « rue Capucines, Paris. «
"Gouverneur der Kreditgenossenschaft, 'rue Capucines', Paris."
Suis possesseur du numéro 514-série 23, mets opposition par toutes voies légales à toute réclamation étrangère. «
Besitze der Nummer 514-Serie 23, weise allen ausländischen Ansprüchen aus allen rechtlichen Mitteln zurück. "
Gerbois. »
Gerbois. "
Presque en même temps parvenait au Crédit Foncier cet autre télégramme :
Gleichzeitig erreichte die Kreditgenossenschaft dieses andere Telegramm:
« Le numéro 514-série 23 est en ma possession. «
"Die Nummer 514-Serie 23 ist in meinem Besitz."
Arsène Lupin. »
Arsène Lupin. "
Chaque fois que j’entreprends de raconter quelqu’une des innombrables aventures dont se compose la vie d’Arsène Lupin, j’éprouve une véritable confusion, tellement il me semble que la plus banale de ces aventures est connue de tous ceux qui vont me lire.
Jedes Mal, wenn ich versuche, eine der unzähligen Abenteuer zu erzählen, aus denen das Leben von Arsene Lupin besteht, fühle ich mich verwirrt, denn es scheint mir, dass selbst die banalste dieser Abenteuer von allen, die es lesen werden, bekannt ist.
De fait, il n’est pas un geste de notre « voleur national », comme on l’a si joliment appelé, qui n’ait été signalé de la façon la plus retentissante, pas un exploit que l’on n’ait étudié sous toutes ses faces, pas un acte qui n’ait été commenté avec cette abondance de détails que l’on réserve d’ordinaire au récit des actions héroïques.
Tatsächlich ist nicht eine Tat unseres "nationalen Diebs", wie man ihn so treffend genannt hat, nicht in der lautesten Weise gemeldet worden, nicht ein Erfolg, der nicht unter allen Aspekten untersucht wurde, nicht eine Handlung, die nicht mit der üblichen Fülle an Details kommentiert wurde, wie man es normalerweise bei heldenhaften Taten tut.
Qui ne connaît, par exemple, cette étrange histoire de « La Dame Blonde », avec ces épisodes curieux que les reporters intitulaient en gros caractères : Le numéro 514-série 23 !...
Wer kennt nicht diese seltsame Geschichte der "Blonden Dame" mit diesen kuriosen Episoden, die die Reporter in großen Buchstaben titelten: "Nummer 514-Serie 23"....
Le crime de l’avenue Henri-Martin !...
Der Verbrechen auf der Avenue Henri-Martin!...
Le diamant bleu !...
Der blaue Diamant!...
Quel bruit autour de l’intervention du fameux détective anglais Herlock Sholmès !
Welchen Lärm verursachte die Intervention des berühmten englischen Detektivs Sherlock Holmes!
Quelle effervescence après chacune des péripéties qui marquèrent la lutte de ces deux grands artistes !
Welche Aufregung nach jedem der Abenteuer, die die Konfrontation zwischen diesen beiden großen Künstlern markierten!
Et quel vacarme sur les boulevards, le jour où les camelots vociféraient : « L’arrestation d’Arsène Lupin ! »
Und welchen Lärm auf den Boulevards, als die Zeitungen schrien: "Die Verhaftung von Arsene Lupin!"
Mon excuse, c’est que j’apporte du nouveau : j’apporte le mot de l’énigme.
Meine Entschuldigung, ich bringe etwas Neues: Ich bringe das Wort des Rätsels.
Il reste toujours de l’ombre autour de ces aventures : je la dissipe.
Es bleibt immer noch Schatten um diese Abenteuer: Ich kläre ihn auf.
Je reproduis des articles lus et relus, je recopie d’anciennes interviews : mais tout cela, je le coordonne, je le classe, et je le soumets à l’exacte vérité.
Ich wiederhole Artikel, die ich gelesen und wiederholen gelernt habe, und kopiere alte Interviews: Aber alles das ordne ich, ordne es ein und unterwerfe es der genauen Wahrheit.
Mon collaborateur, c’est Arsène Lupin dont la complaisance à mon égard est inépuisable.
Mein Mitarbeiter ist Arsène Lupin, dessen Wohlwollen gegenüber mir unerschöpflich ist.
Et c’est aussi, en l’occurrence, l’ineffable Wilson, l’ami et le confident de Sholmès.
Und das ist auch, in diesem Fall, der unermüdliche Wilson, der Freund und Vertraute von Sherlock Holmes.
On se rappelle le formidable éclat de rire qui accueillit la publication de la double dépêche.
Man erinnert sich an das gewaltige Gelächter, das die Veröffentlichung der Doppelnachricht begrüßte.
Le nom seul d’Arsène Lupin était un gage d’imprévu, une promesse de divertissement pour la galerie.
Der Name allein von Arsène Lupin war ein Versprechen für Unvorhersehbarkeit und Unterhaltung für die Galerie.
Et la galerie, c’était le monde entier.
Und die Galerie war die ganze Welt.
Des recherches opérées aussitôt par le Crédit Foncier, il résulta que le numéro 514-série 23 avait été délivré par l’intermédiaire du Crédit Lyonnais, succursale de Versailles, au commandant d’artillerie Bessy.
Nach einer sofortigen Überprüfung durch die Kreditgenossenschaft ergab sich, dass die Nummer 514-Serie 23 über die Kreditgenossenschaft Lyonnais, Zweigstelle Versailles, an den Artillerie-Kommandanten Bessy ausgestellt worden war.
Or, le commandant était mort d’une chute de cheval.
Der Kommandant war jedoch bei einem Sturz von einem Pferd gestorben.
On sut, par des camarades auxquels il s’était confié que, quelque temps avant sa mort, il avait dû céder son billet à un ami.
Man erfuhr von Kameraden, denen er sich anvertraut hatte, dass er kurz vor seinem Tod sein Ticket an einen Freund hatte abtreten müssen.
Cet ami, — c’est moi, affirma M. Gerbois.
„Dieser Freund“, erklärte Herr Gerbois, „bin ich.“
Prouvez-le, — objecta le gouverneur du Crédit Foncier.
„Beweisen Sie es“, widersprach der Gouverneur der Kreditgenossenschaft.
Que je le prouve ? —
„Dass Sie der Freund sind, dem der Kommandant sein Ticket übergeben hat“, antwortete Herr Gerbois.
Facilement.
"Einfach", erwiderte Herr Gerbois.
Vingt personnes vous diront que j’avais avec le commandant des relations suivies et que nous nous rencontrions au café de la Place d’Armes.
Zwanzig Personen können bestätigen, dass ich eine enge Beziehung zum Kommandanten hatte und wir uns regelmäßig im Café an der Place d’Armes trafen.
C’est là qu’un jour, pour l’obliger dans un moment de gêne, je lui ai repris son billet contre la somme de vingt francs.
An einem dieser Tage, als ich ihn in einer peinlichen Situation unterstützen musste, habe ich sein Ticket gegen 20 Franc von ihm zurückerworben.
Vous avez des témoins de cet échange ?—
Haben Sie Zeugen für diesen Austausch? — „Oui, plusieurs“, répondit-il.
Non.—
"Nein", antwortete er.
En ce cas, — sur quoi fondez-vous votre réclamation ?
"In diesem Fall", fragte er, "auf was stützt sich Ihre Klage?"
Sur la lettre qu’il m’a écrite à ce sujet.—
"Auf den Brief, den er mir zu diesem Thema geschrieben hat."
Quelle lettre ?—
"Welcher Brief?"
Une lettre qui était épinglée avec le billet.—
Ein Brief, der an das Ticket geheftet war.
Montrez-la.—
"Zeigen Sie ihn."
Mais elle se trouvait dans le secrétaire volé !—
"Aber sie war im gestohlenen Schrank!"
Retrouvez-la.—
"Finden Sie sie."
Arsène Lupin la communiqua, lui.
"Arsène Lupin gab sie ihm."
Une note insérée par l’Écho de France — lequel a l’honneur d’être son organe officiel, et dont il est, paraît-il, un des principaux actionnaires — une note annonça qu’il remettait entre les mains de Me Detinan, son avocat-conseil, la lettre que le commandant Bessy lui avait écrite, à lui personnellement.
Eine Notiz, die in der "Écho de France" veröffentlicht wurde – das offizielle Organ, von dem er angeblich einer der Hauptaktionäre ist – enthielt die Mitteilung, dass er, Arsène Lupin, die von Kommandant Bessy geschriebene persönliche Nachricht in die Hände seines Rechtsberaters, Herrn Detinan, legte.
Ce fut une explosion de joie : Arsène Lupin prenait un avocat !
"Es war eine Explosion der Freude: Arsène Lupin nahm einen Anwalt!"
Arsène Lupin, respectueux des règles établies, désignait pour le représenter un membre du barreau !
"Arsène Lupin, respektvoll der etablierten Regeln, wählte einen Anwalt, um ihn zu vertreten!"
Toute la presse se rua chez Me Detinan, député radical influent, homme de haute probité en même temps que d’esprit fin, un peu sceptique, volontiers paradoxal.
Die gesamte Presse strömte zum Büro von Herrn Detinan, einem einflussreichen, hochintegrierten und fein abgestimmten Abgeordneten, der zugleich ein wenig skeptisch und gern paradox war.
Me Detinan n’avait jamais eu le plaisir de rencontrer Arsène Lupin — et il le regrettait vivement — mais il venait de recevoir ses instructions, et, très touché d’un choix dont il sentait tout l’honneur, il comptait défendre vigoureusement le droit de son client.
Herr Detinan hatte noch nie das Vergnügen gehabt, Arsène Lupin zu treffen – und bedauerte dies zutiefst – doch er hatte gerade die Anweisungen seines Mandanten erhalten und, zutiefst geehrt von dieser Wahl, war er entschlossen, die Rechte seines Mandanten mit aller Kraft zu verteidigen.
Il ouvrit donc le dossier nouvellement constitué, et, sans détours, exhiba la lettre du commandant.
Er öffnete die neu zusammengestellte Akte und präsentierte ohne Umschweife den Brief des Kommandanten.
Elle prouvait bien la cession du billet, mais ne mentionnait pas le nom de l’acquéreur. «
Der Brief bewies die Übertragung des Tickets, erwähnte aber nicht den Namen des Käufers.
Mon cher ami... »,
"Mein lieber Freund..."
disait-elle simplement.
"sagte sie einfach."
« Mon cher ami », — c’est moi, ajoutait Arsène Lupin dans une note jointe à la lettre du commandant.
"Mein lieber Freund", - das bin ich, fügte Arsène Lupin in einer beigefügten Notiz zu dem Brief des Kommandanten hinzu.
Et la meilleure preuve c’est que j’ai la lettre.
Und der beste Beweis ist, dass ich den Brief habe.
La nuée des reporters s’abattit immédiatement chez M. Gerbois qui ne put que répéter :
Die Reportermenge strömte sofort zu Herrn Gerbois, der nur wiederholen konnte:
« Mon cher ami » n’est autre que moi. —
"Mein lieber Freund" ist niemand anderes als ich.
Arsène Lupin a volé la lettre du commandant avec le billet de loterie.
Arsène Lupin stahl den Brief des Kommandanten mit dem Lotterieticket.
Qu’il le prouve ! —
"Beweise es!"
riposta Lupin aux journalistes.
"Lupin antwortete den Journalisten."
Mais puisque c’est lui qui a volé le secrétaire ! —
"Aber da er doch derjenige ist, der das Schreiben gestohlen hat!"
s’exclama M. Gerbois devant les mêmes journalistes.
"Herr Gerbois rief vor denselben Journalisten."
Et Lupin riposta :
"Und Lupin antwortete:"
Qu’il le prouve !—
"Dann beweise es!"
Et ce fut un spectacle d’une fantaisie charmante que ce duel public entre les deux possesseurs du numéro 514-série 23, que ces allées et venues des reporters, que le sang-froid d’Arsène Lupin en face de l’affolement de ce pauvre M. Gerbois.
Und es war ein Bild voller Charme, dieses öffentliche Duell zwischen den beiden Besitzern der Nummer 514-Serie 23, die Hin und Her der Reporter, die Ruhe Arsènes Lupins gegenüber der Aufregung dieses armen Herrn Gerbois.
Le malheureux, la presse était remplie de ses lamentations !
Der Unglückliche, die Presse war voller seiner Klagen!
Il confiait son infortune avec une ingénuité touchante.
Er vertraute sein Unglück mit einer berührenden Naivität.
Comprenez-le, — Messieurs, c’est la dot de Suzanne que ce gredin me dérobe !
Verstehen Sie, Herren, das ist das Vermögen Suzannes, das dieser Schurke mir stiehlt!
Pour moi, personnellement, je m’en moque, mais pour Suzanne !
Persönlich ist es mir egal, aber was Suzanne betrifft!
Pensez donc, un million !
Denken Sie mal, eine Million!
Dix fois cent mille francs !
Zehnmal hunderttausend Franken!
Ah !
Ah!
je savais bien que le secrétaire contenait un trésor !
Ich wusste doch, dass der Sekretär einen Schatz enthielt!
On avait beau lui objecter que son adversaire, en emportant le meuble, ignorait la présence d’un billet de loterie, et que nul en tout cas ne pouvait prévoir que ce billet gagnerait le gros lot, il gémissait :
Man widersprach ihm, dass sein Gegner, indem er das Möbel mitnahm, die Anwesenheit eines Lotterielos ignorierte und dass niemand hätte vorhersehen können, dass dieses Los den Hauptpreis gewinnen würde, doch er gämmte:
Allons donc, — il le savait !...
Kommt schon, er wusste es!...
Sinon pourquoi se serait-il donné la peine de prendre ce misérable meuble ?
Wenn er es nicht gewusst hätte, warum hätte er sich denn die Mühe gemacht, dieses elendige Möbelstück zu nehmen?
Pour des raisons inconnues, — mais certes point pour s’emparer d’un chiffon de papier qui valait alors la modeste somme de vingt francs.
Aus unbekannten Gründen, — aber sicherlich nicht, um ein Stück Papier zu ergreifen, das damals den geringen Betrag von zwanzig Franken wert war.
La somme d’un million ! —
Die Summe von einer Million!
Il le savait...
Er wusste es...
Il sait tout !...
Er weiß alles!...
Ah !
Ah!
vous ne le connaissez pas, le bandit !...
Sie kennen den Banditen nicht!...
Il ne vous a pas frustré d’un million, vous !
Er hat euch nicht um eine Million betrogen!
Le dialogue aurait pu durer longtemps.
Das Gespräch hätte länger dauern können.
Mais le douzième jour, M. Gerbois reçut d’Arsène Lupin une missive qui portait la mention « confidentielle ».
Am zwölften Tag jedoch erhielt Herr Gerbois einen Brief von Arsène Lupin mit der Aufschrift „Vertraulich“.
Il lut, avec une inquiétude croissante :
Er las es mit wachsender Besorgnis:
« Monsieur, la galerie s’amuse à nos dépens.
„Herr, die Galerie amüsiert sich auf unsere Kosten.“
N’estimez-vous pas le moment venu d’être sérieux ?
Halten Sie es nicht für an der Zeit, ernst zu werden?
J’y suis, pour ma part, fermement résolu. «
Ich bin in dieser Angelegenheit fest entschlossen. „
La situation est nette : je possède un billet que je n’ai pas, moi, le droit de toucher, et vous avez, vous, le droit de toucher un billet que vous ne possédez pas.
Die Situation ist klar: Ich habe ein Ticket, das ich nicht besitzen darf, und Sie besitzen ein Ticket, das Sie nicht haben.
Donc nous ne pouvons rien l’un sans l’autre. «
Daher können wir nichts ohne einander. „
Or, ni vous ne consentiriez à me céder votre droit, ni moi à vous céder mon billet. «
Oder Sie würden sich nicht darauf einlassen, mir Ihr Recht zu überlassen, und ich würde mich nicht darauf einlassen, Ihnen mein Ticket zu überlassen. „
Que faire ? «
Was sollen wir tun?
Je ne vois qu’un moyen, séparons.
Ich sehe nur eine Lösung: Wir trennen uns.
Un demi-million pour vous, un demi-million pour moi.
Eine halbe Million für Sie, eine halbe Million für mich.
N’est-ce pas équitable ?
Ist das nicht fair?
Et ce jugement de Salomon ne satisfait-il pas à ce besoin de justice qui est en chacun de nous ? «
Und diese Art von Gerechtigkeit, wie Salomo sie praktizierte, befriedigt nicht den Gerechtigkeitsanspruch, der in uns allen liegt? „
Solution juste, mais solution immédiate.
Eine gerechte, aber sofortige Lösung.
Ce n’est pas une offre que vous ayez le loisir de discuter, mais une nécessité à laquelle les circonstances vous contraignent à vous plier.
Das ist kein Angebot, über das man verhandeln kann, sondern eine Notwendigkeit, der sich die Umstände aufzwingen.
Je vous donne trois jours pour réfléchir.
Ich gebe Ihnen drei Tage Zeit zum Nachdenken.
Vendredi matin, j’aime à croire que je lirai, dans les petites annonces de l’Écho de France, une note discrète adressée à M. Ars.
Am Freitagmorgen werde ich hoffentlich in der Kleinanzeigenrubrik der Écho de France eine diskrete Notiz an Herrn Ars lesen.
Lup.
Lup.
et contenant, en termes voilés, votre adhésion pure et simple au pacte que je vous propose.
und enthaltend, in verschleierter Form, Ihre uneingeschränkte Zustimmung zum Pakt, den ich Ihnen vorschlage.
Moyennant quoi, vous rentrez en possession immédiate du billet et touchez le million — quitte à me remettre cinq cent mille francs par la voie que je vous indiquerai ultérieurement. «
Im Gegenzug erhalten Sie sofort den Eintrittskarten und gewinnen eine Million – vorausgesetzt, Sie überweisen mir 500.000 Franken über ein späteres Mittel, das ich Ihnen nennen werde. „
En cas de refus, j’ai pris mes dispositions pour que le résultat soit identique.
Im Falle einer Ablehnung habe ich meine Anordnungen getroffen, sodass das Ergebnis dasselbe sein wird.
Mais, outre les ennuis très graves que vous causerait une telle obstination, vous auriez à subir une retenue de vingt-cinq mille francs pour frais supplémentaires. «
Zusätzlich zu den sehr schweren Schwierigkeiten, die eine solche Sturheit verursachen würde, müssten Sie außerdem eine Gebühr von 25.000 Franken für zusätzliche Kosten zahlen. „
Veuillez agréer, monsieur, l’expression de mes sentiments les plus respectueux. «
Bitte nehmen Sie, Herr, die Verbeugung meiner hochsten Achtung an.
Arsène Lupin » Exaspéré, M. Gerbois commit la faute énorme de montrer cette lettre et d’en laisser prendre copie.
Herr Gerbois, frustriert, beging er den schweren Fehler, diesen Brief zu zeigen und eine Kopie davon zu machen.
Son indignation le poussait à toutes les sottises.
Seine Wut trieb ihn zu allen Dummheiten.
Rien ! —
Nichts!
il n’aura rien !
Er wird nichts haben!
s’écria-t-il devant l’assemblée des reporters.
Er rief vor der Versammlung der Reporter: „Nichts!“
Partager ce qui m’appartient ?
Teilen, was mir gehört?
Jamais.
Nie.
Qu’il déchire son billet, s’il le veut !
Er soll seinen Ausweis zerreißen, wenn er will!
Cependant cinq cent mille francs valent mieux que rien.—
Allerdings sind fünfhunderttausend Franken besser als nichts.
Il ne s’agit pas de cela, — mais de mon droit, et ce droit, je l’établirai devant les tribunaux.
Es geht nicht darum, sondern um mein Recht, und dieses Recht werde ich vor Gericht durchsetzen.
Attaquer Arsène Lupin ? —
Gegen Arsène Lupin vorzugehen?
ce serait drôle.
Das wäre lustig.
Non, — mais le Crédit Foncier.
Nein, aber die Hypothekenkasse.
Il doit me délivrer le million.
Er muss mir eine Million überweisen.
Contre le dépôt du billet, — ou du moins contre la preuve que vous l’avez acheté.
Im Austausch für die Einzahlung des Tickets, oder zumindest gegen den Nachweis, dass Sie es gekauft haben.
La preuve existe, — puisque Arsène Lupin avoue qu’il a volé le secrétaire.
Der Beweis besteht, da Arsène Lupin zugegeben hat, den Sekretär ausgeraubt zu haben.
La parole d’Arsène Lupin suffira-t-elle aux tribunaux ?—
Wird das Wort von Arsène Lupin vor Gericht ausreichen?
N’importe, — je poursuis.
Egal, — ich klage vor.
La galerie trépignait.
Die Galerie war aufgeregt.
Des paris furent engagés, les uns tenant que Lupin réduirait M. Gerbois, les autres qu’il en serait pour ses menaces.
Es wurden Wetten abgeschlossen: Einige glaubten, Lupin würde Herrn Gerbois einschüchtern, andere dachten, er würde nur drohen.
Et l’on éprouvait une sorte d’appréhension, tellement les forces étaient inégales entre les deux adversaires, l’un si rude dans son assaut, l’autre effaré comme une bête qu’on traque.
Und es herrschte eine Art Angst, da die Kräfte zwischen den beiden Gegnern so ungleich waren: Einer war so aggressiv in seinem Angriff, der andere völlig verängstigt wie eine gejagte Kreatur.
Le vendredi, on s’arracha l’Écho de France, et on scruta fiévreusement la cinquième page à l’endroit des petites annonces.
Am Freitag wurde die Zeitung "Écho de France" gekauft, und man las fieberhaft die fünfte Seite bei den Kleinanzeigen.
Pas une ligne n’était adressée à M. Ars.
Es stand nicht eine Zeile an Herrn Ars gerichtet.
Lup.
Lup.
Aux injonctions d’Arsène Lupin, M. Gerbois répondait par le silence.
Auf die Anweisungen von Arsène Lupin antwortete Herr Gerbois mit Schweigen.
C’était la déclaration de guerre.
Das war der Kriegserklärung gleichkommen.
Le soir, on apprenait par les journaux l’enlèvement de Mlle Gerbois.
Am Abend erfuhr man durch die Zeitungen von der Entführung von Miss Gerbois.
Ce qui nous réjouit dans ce qu’on pourrait appeler les spectacles d’Arsène Lupin, c’est le rôle éminemment comique de la police.
Was uns an den so genannten Darbietungen von Arsène Lupin erfreut, ist die eminente komische Rolle der Polizei.
Tout se passe en dehors d’elle.
Alles spielt sich außerhalb ihrer Reichweite ab.
Il parle, lui, il écrit, prévient, commande, menace, exécute, comme s’il n’existait ni chef de la Sûreté, ni agents, ni commissaires, personne enfin qui pût l’entraver dans ses desseins.
Er spricht, schreibt, warnt, befiehlt, droht, führt aus, als gäbe es keinen Chef der Polizei, keine Beamten, keine Kommissare, niemanden, der seine Pläne behindern könnte.
Tout cela est considéré comme nul et non avenu.
All das wird als ungültig erachtet.
L’obstacle ne compte pas.
Die Hürde zählt nicht.
Et pourtant elle se démène, la police !
Und doch kämpft die Polizei!
Dès qu’il s’agit d’Arsène Lupin, du haut en bas de l’échelle, tout le monde prend feu, bouillonne, écume de rage.
Sobald es um Arsène Lupin geht, von oben bis unten, alle sind in Aufruhr, kochend vor Wut.
C’est l’ennemi, et l’ennemi qui vous nargue, vous provoque, vous méprise, ou, qui pis est, vous ignore.
Er ist der Feind, der Feind, der Sie verspottet, provoziert, herabsetzt oder, noch schlimmer, Sie ignoriert.
Et que faire contre un pareil ennemi ?
Und was kann man gegen einen solchen Feind tun?
À dix heures moins vingt, selon le témoignage de la bonne, Suzanne partait de chez elle.
Um 10.20 Uhr, laut der Aussage der Magd, verließ Suzanne ihr Haus.
À dix heures cinq minutes, en sortant du lycée, son père ne l’apercevait pas sur le trottoir où elle avait coutume de l’attendre.
Um 10.05 Uhr, als er das Gymnasium verließ, bemerkte ihr Vater sie nicht auf dem Bürgersteig, wo sie gewöhnlich auf ihn wartete.
Donc tout s’était passé au cours de la petite promenade de vingt minutes qui avait conduit Suzanne de chez elle jusqu’au lycée, ou du moins jusqu’aux abords du lycée.
Also war alles während der kurzen 20-minütigen Spaziergang passiert, der Suzanne von ihrem Haus zum Gymnasium führte, oder zumindest bis zu den Eingängen des Gymnasiums.
Deux voisins affirmèrent l’avoir croisée à trois cents pas de la maison.
Zwei Nachbarn behaupteten, sie auf 300 Meter von ihrem Haus entfernt gesehen zu haben.
Une dame avait vu marcher le long de l’avenue une jeune fille dont le signalement correspondait au sien.
Eine Dame hatte ein junges Mädchen entlang der Avenue gehen sehen, das ihrer Beschreibung entsprach.
Et après ?
Und dann?
Après on ne savait pas.
Danach war sie verschwunden.
On perquisitionna de tous côtés, on interrogea les employés des gares et de l’octroi.
Es wurden umfassende Durchsuchungen durchgeführt, Mitarbeiter der Bahnhöfe und der Zollstellen wurden befragt.
Ils n’avaient rien remarqué ce jour-là qui pût se rapporter à l’enlèvement d’une jeune fille.
Sie hatten an diesem Tag nichts bemerkt, was mit dem Entführung einer jungen Frau in Verbindung stehen könnte.
Cependant, à Ville-d’Avray, un épicier déclara qu’il avait fourni de l’huile à une automobile fermée qui arrivait de Paris.
In Ville-d'Avray erklärte ein Ladenbesitzer, er habe Öl für ein geschlossenes Auto geliefert, das aus Paris kam.
Sur le siège se tenait un mécanicien, à l’intérieur une dame blonde — excessivement blonde, précisa le témoin.
Auf dem Sitz saß ein Mechaniker, im Inneren eine blonde Dame – „überaus blond“, betonte der Zeuge.
Une heure plus tard, l’automobile revenait de Versailles.
Eine Stunde später kehrte das Auto nach Versailles zurück.
Un embarras de voiture l’obligea de ralentir, ce qui permit à l’épicier de constater, à côté de la dame blonde déjà entrevue, la présence d’une autre dame, entourée, celle-ci, de châles et de voiles.
Ein Pannenauto zwang sie, langsamer zu fahren, was dem Ladenbesitzer erlaubte, neben der bereits gesehenen blonden Dame eine weitere Dame zu bemerken, die in Decken und Schals gehüllt war.
Nul doute que ce ne fût Suzanne Gerbois.
Es besteht kein Zweifel, dass es Suzanne Gerbois war.
Mais alors il fallait supposer que l’enlèvement avait eu lieu en plein jour, sur une route très fréquentée, au centre même de la ville !
Aber dann musste man annehmen, dass die Entführung tagsüber auf einer stark befahrenen Straße im Herzen der Stadt stattgefunden hatte!
Comment ?
Wie?
à quel endroit ?
Wo?
Pas un cri ne fut entendu, pas un mouvement suspect ne fut observé.
Kein Schrei wurde gehört, kein verdächtiges Verhalten wurde beobachtet.
L’épicier donna le signalement de l’automobile, une limousine de 24 chevaux de la maison Peugeon, à carrosserie bleu foncé.
Der Ladenbesitzer gab die Beschreibung des Autos, eine Limousine mit 24 Pferden der Firma Peugeon, mit dunkelblauer Karosserie, ab.
À tout hasard, on s’informa auprès de la directrice du Grand-Garage, Mme Bob-Walthour, qui s’est fait une spécialité d’enlèvements par automobile.
Aus reiner Neugier wendete man sich an die Direktorin des Grand-Garages, Frau Bob-Walthour, die sich auf Entführungen mit Autos spezialisiert hatte.
Le vendredi matin, en effet, elle avait loué pour la journée une limousine Peugeon à une dame blonde qu’elle n’avait du reste point revue.
Am Freitagmorgen hatte sie tatsächlich eine Limousine der Marke Peugeon für den Tag an eine blonde Dame gemietet, die sie seitdem nicht mehr gesehen hatte.
Mais le mécanicien ?—
Aber der Mechaniker?
C’était un nommé Ernest, — engagé la veille sur la foi d’excellents certificats.
Er hieß Ernest und war am Vortag auf Empfehlung hervorragender Referenzen eingestellt worden.
Il est ici ?—
Ist er hier?
Non, — il a ramené la voiture, et il n’est plus revenu.
Nein, er hat das Auto zurückgebracht und ist nicht mehr zurückgekommen.
Ne pouvons-nous retrouver sa trace ?—
Können wir seine Spur zurückverfolgen?
Certes, — auprès des personnes dont il s’est recommandé.
Sicher, durch Rückfragen bei den Leuten, denen er sich vorgestellt hat.
Voici leurs noms.
Hier sind ihre Namen.
On se rendit chez ces personnes.
Man ging zu diesen Personen.
Aucune d’elles ne connaissait le nommé Ernest.
Keine von ihnen kannte den genannten Ernest.
Ainsi donc, quelque piste que l’on suivît pour sortir des ténèbres, on aboutissait à d’autres ténèbres, à d’autres énigmes.
So führte jede Spur, der man folgte, um aus der Dunkelheit herauszukommen, nur in weitere Dunkelheit und andere Rätsel.
M. Gerbois n’était pas de force à soutenir une bataille qui commençait pour lui de façon si désastreuse.
Herr Gerbois war nicht in der Lage, einen Kampf zu unterstützen, der für ihn mit solch einem desaströsen Ausgang begann.
Inconsolable depuis la disparition de sa fille, bourrelé de remords, il capitula.
Untröstlich über das Verschwinden seiner Tochter, von Schuldgefühlen gequält, gab er auf.
Une petite annonce parue à l’Écho de France, et que tout le monde commenta, affirma sa soumission pure et simple, sans arrière-pensée.
Eine kleine Anzeige erschien in der Écho de France, und alle kommentierten sie, was seine bedingungslose Unterwerfung ohne nachdenkliche Absichten bestätigte.
C’était la victoire, la guerre terminée en quatre fois vingt-quatre heures.
Das war der Sieg, der Krieg endete in vierundzwanzig Stunden.
Deux jours après, M. Gerbois traversait la cour du Crédit Foncier.
Zwei Tage später durchquerte Herr Gerbois den Hof der Kredit- und Grundbank.
Introduit auprès du gouverneur, il tendit le numéro 514-série 23.
Er wurde dem Gouverneur vorgestellt und reichte die Nummer 514-Serie 23 ein.
Le gouverneur sursauta.
Der Gouverneur zuckte zusammen.
Ah ! —
Ah! —
vous l’avez ?
Haben Sie es?
Il vous a été rendu ?
Wurde es Ihnen zurückgegeben?
Il a été égaré, — le voici, répondit M. Gerbois.
Es wurde verloren, — hier ist es, antwortete Herr Gerbois.
Cependant vous prétendiez... —
Allerdings behaupteten Sie... —
il a été question...
Es ging um...
Tout cela n’est que racontars et mensonges.—
Das ist alles nur Gerede und Lügen. —
Mais il nous faudrait tout de même quelque document à l’appui.—
Aber wir bräuchten dennoch irgendeinen Nachweis. —
La lettre du commandant suffit-elle ?—
Reicht der Brief des Kommandanten aus? —
Certes.—
Natürlich.
La voici.—
Hier ist er.
Parfait. —
Perfekt. —
Veuillez laisser ces pièces en dépôt.
Bitte hinterlassen Sie diese Dokumente als Depositum.
Il nous est donné quinze jours pour vérification.
Wir haben 15 Tage Zeit zur Überprüfung.
Je vous préviendrai dès que vous pourrez vous présenter à notre caisse.
Ich werde Sie benachrichtigen, sobald ich mich bei unserer Kasse melden kann.
D’ici là, monsieur, je crois que vous avez tout intérêt à ne rien dire et à terminer cette affaire dans le silence le plus absolu.
Bis dahin, Herr, glaube ich, dass es Ihr bestes Interesse ist, nichts zu sagen und diese Angelegenheit im absolut stillen Geheimnis zu halten.
C’est mon intention.—
Das ist mein Plan. —
M. Gerbois ne parla point, le gouverneur non plus.
Herr Gerbois sprach nicht, der Gouverneur auch nicht.
Mais il est des secrets qui se dévoilent sans qu’aucune indiscrétion soit commise, et l’on apprit soudain qu’Arsène Lupin avait eu l’audace de renvoyer à M. Gerbois le numéro 514-série 23 !
Aber es gibt Geheimnisse, die sich ohne jede Indiskretion enthüllen, und plötzlich erfuhr man, dass Arsène Lupin den Mut hatte, Herr Gerbois die Nummer 514-Serie 23 zurückzusenden!
La nouvelle fut accueillie avec une admiration stupéfaite.
Die Nachricht wurde mit erstaunter Bewunderung aufgenommen.
Décidément c’était un beau joueur que celui qui jetait sur la table un atout de cette importance, le précieux billet !
Es war wirklich ein geschickter Spieler, der eine so wichtige Karte auf den Tisch legte – das wertvolle Ticket!
Certes, il ne s’en était dessaisi qu’à bon escient et pour une carte qui rétablissait l’équilibre.
Er hatte sie sicherlich aus gutem Grund losgelassen und für eine Karte, die das Gleichgewicht wiederherstellte.
Mais si la jeune fille s’échappait ?
Aber was, wenn das Mädchen entkommt?
Si l’on réussissait à reprendre l’otage qu’il détenait ?
Wenn es gelingen würde, die Geiselin zurückzuerobern, die er in seinem Besitz hat?
La police sentit le point faible de l’ennemi et redoubla d’efforts.
Die Polizei erkannte die Schwachstelle des Feindes und verstärkte ihre Bemühungen.
Arsène Lupin désarmé, dépouillé par lui-même, pris dans l’engrenage de ses combinaisons, ne touchant pas un traître sou du million convoité...
Arsène Lupin, entwaffnet, von sich selbst entblößt, gefangen in den Mechanismen seiner eigenen Tricks, nicht einmal einen Cent des begehrten Millionenbetrags berührend...
du coup les rieurs passaient dans l’autre camp.
Plötzlich wechselten die Seiten der Lacher.
Mais il fallait retrouver Suzanne.
Aber Suzanne musste gefunden werden.
Et on ne la retrouvait pas, et pas davantage, elle ne s’échappait !
Und man fand sie nicht, und auch nicht, dass sie entkommen wäre!
Soit, disait-on, le point est acquis, Arsène gagne la première manche.
So sei es, man sagte, der Punkt sei gewonnen, Arsène gewinnt den ersten Satz.
Mais le plus difficile est à faire !
Aber das Schwierigste steht noch aus!
Mlle Gerbois est entre ses mains, nous l’accordons, et il ne la remettra que contre cinq cent mille francs.
Mlle Gerbois ist in seinen Händen, wir geben es zu, und er wird sie nur gegen fünfhunderttausend Franken freigeben.
Mais où et comment s’opérera l’échange ?
Aber wo und wie wird der Austausch stattfinden?
Pour que cet échange s’opère, il faut qu’il y ait rendez-vous, et alors qui empêche M. Gerbois d’avertir la police et, par là, de reprendre sa fille tout en gardant l’argent ?
Damit der Austausch stattfinden kann, ist ein Treffen erforderlich, und dann könnte Herr Gerbois die Polizei verständigen und so seine Tochter zurückerhalten und gleichzeitig das Geld behalten.
On interviewa le professeur.
Man befragte den Professor.
Très abattu, désireux de silence, il demeura impénétrable.
Sehr niedergeschlagen und stumm, blieb er unlesbar.
Je n’ai rien à dire, — j’attends.
Ich habe nichts zu sagen, — ich warte.
Et Mlle Gerbois ?—
Und Mlle Gerbois?
Les recherches continuent.—
Die Suche geht weiter.
Mais Arsène Lupin vous a écrit ?—
Hat Arsène Lupin Ihnen geschrieben?
Non.—
Nein.
Vous l’affirmez ?—
Das bestreite ich!
Non.—
Nein.
Donc c’est oui. —
Also ist es doch wahr. —
Quelles sont ses instructions ?
Was sind seine Anweisungen?
Je n’ai rien à dire.—
Ich habe nichts zu sagen.
On assiégea Me Detinan.
Man belagerte Me Detinan.
Même discrétion.
Gleiche Diskretion.
M. Lupin est mon client, — répondait-il avec une affectation de gravité, vous comprendrez que je sois tenu à la réserve la plus absolue.
"Herr Lupin ist mein Kunde", antwortete er mit einer Miene der Ernsthaftigkeit; "Sie werden verstehen, dass ich zur absoluten Verschwiegenheit verpflichtet bin."
Tous ces mystères irritaient la galerie.
All diese Geheimnisse irritierten die Galerie.
Évidemment des plans se tramaient dans l’ombre.
Natürlich wurden im Verborgenen Pläne geschmiedet.
Arsène Lupin disposait et resserrait les mailles de ses filets, pendant que la police organisait autour de M. Gerbois une surveillance de jour et de nuit.
Arsène Lupin spannte die Fäden seiner Netzfänge und festigte sie, während die Polizei rund um Herrn Gerbois Tag und Nacht Wache hielt.
Et l’on examinait les trois seuls dénouements possibles : l’arrestation, le triomphe, ou l’avortement ridicule et piteux.
Und man überlegte die drei möglichen Ausgänge: die Verhaftung, der Triumph oder das peinliche und klägliche Scheitern.
Mais il arriva que la curiosité du public ne devait être satisfaite que de façon partielle, et c’est ici dans ces pages que, pour la première fois, l’exacte vérité se trouve révélée.
Doch das öffentliche Interesse sollte nur teilweise befriedigt werden, und so wird es hier in diesen Seiten zum ersten Mal die genaue Wahrheit offenbart.
Le Numéro 514 — Série 23 I.