Una delle poche cose, anzi forse la sola ch’io sapessi di certo era questa: che mi chiamavo Mattia Pascal.
Une des rares choses, peut-être la seule que je savais avec certitude, c'est que je m'appelais Mattia Pascal.
E me ne approfittavo.
Et j'en profitais.
Ogni qual volta qualcuno de’ miei amici o conoscenti dimostrava d’aver perduto il senno fino al punto di venire da me per qualche consiglio o suggerimento, mi stringevo nelle spalle, socchiudevo gli occhi e gli rispondevo:
Chaque fois qu'un de mes amis ou connaissances semblait avoir perdu la tête au point de venir me demander un conseil ou une suggestion, je haussais les épaules, plissais les yeux et lui répondais :
— Io mi chiamo Mattia Pascal.
— Je m'appelle Mattia Pascal.
— Grazie, caro. Questo lo so.
— Merci, mon cher. Je le sais déjà.
— E ti par poco?
— Et ça ne te suffit pas ?
Non pareva molto, per dir la verità, neanche a me. Ma ignoravo allora che cosa volesse dire il non sapere neppur questo, il non poter più rispondere, cioè, come prima, all’occorrenza:
Ça ne semblait pas suffisant, pour être honnête, même pour moi. Mais j'ignorais alors ce que cela signifiait de ne pas savoir même cela, de ne plus pouvoir répondre, comme avant, si nécessaire :
— Io mi chiamo Mattia Pascal.
— Je m'appelle Mattia Pascal.
Qualcuno vorrà bene compiangermi (costa così poco), immaginando l’atroce cordoglio d’un disgraziato, al quale avvenga di scoprire tutt’a un tratto che...
Quelqu'un voudra peut-être avoir pitié de moi (ça ne coûte pas grand-chose), en imaginant le chagrin atroce d'un malheureux qui découvre soudain que...
sì, niente, insomma: né padre, né madre, né come fu o come non fu; e vorrà pur bene indignarsi (costa anche meno) della corruzione dei costumi, e de’ vizii, e della tristezza dei tempi, che di tanto male possono esser cagione a un povero innocente.
oui, rien, en somme : ni père, ni mère, ni comment c'était ou comment ça n'était pas ; et il voudra sûrement s'indigner (ça coûte encore moins) de la corruption des mœurs, des vices et de la tristesse des temps, qui peuvent être la cause de tant de mal pour un pauvre innocent.
Ebbene, si accomodi.
Eh bien, asseyez-vous.
Ma è mio dovere avvertirlo che non si tratta propriamente di questo.
Mais il est de mon devoir de vous avertir que ce n'est pas vraiment de ça dont il s'agit.
Potrei qui esporre, di fatti, in un albero genealogico, l’origine e la discendenza della mia famiglia e dimostrare come qualmente non solo ho conosciuto mio padre e mia madre, ma e gli antenati miei e le loro azioni, in un lungo decorso di tempo, non tutte veramente lodevoli.
Je pourrais ici exposer, dans un arbre généalogique, l'origine et la descendance de ma famille et démontrer comment j'ai non seulement connu mon père et ma mère, mais aussi mes ancêtres et leurs actions, au cours d'une longue période, pas toutes vraiment louables.
E allora?
Et alors ?
Ecco: il mio caso è assai più strano e diverso; tanto diverso e strano che mi faccio a narrarlo.
Voilà : mon cas est bien plus étrange et différent ; si différent et étrange que je vais me mettre à le raconter.
Fui, per circa due anni, non so se più cacciatore di topi che guardiano di libri nella biblioteca che un monsignor Boccamazza, nel 1803, volle lasciar morendo al nostro Comune.
J'ai été, pendant environ deux ans, je ne sais pas si plus chasseur de souris que gardien de livres dans la bibliothèque qu'un monseigneur Boccamazza, en 1803, a voulu léguer à notre municipalité à sa mort.
È ben chiaro che questo Monsignore dovette conoscer poco l’indole e le abitudini de’ suoi concittadini; o forse sperò che il suo lascito dovesse col tempo e con la comodità accendere nel loro animo l’amore per lo studio.
Il est clair que ce monseigneur connaissait mal le caractère et les habitudes de ses concitoyens ; ou peut-être espérait-il que son legs susciterait avec le temps et la commodité l'amour de l'étude dans leur cœur.
Finora, ne posso rendere testimonianza, non si è acceso: e questo dico in lode de’ miei concittadini.
Jusqu'à présent, je peux en témoigner, il ne s'est pas allumé : et je dis ça en louant mes concitoyens.
Del dono anzi il Comune si dimostrò così poco grato al Boccamazza, che non volle neppure erigergli un mezzo busto pur che fosse, e i libri lasciò per molti e molti anni accatastati in un vasto e umido magazzino, donde poi li trasse, pensate voi in quale stato, per allogarli nella chiesetta fuori mano di Santa Maria Liberale, non so per qual ragione sconsacrata.
En effet, la municipalité s'est montrée si peu reconnaissante envers Boccamazza pour son don, qu'elle n'a même pas voulu ériger un demi-buste de lui, et les livres ont été laissés pendant de nombreuses années empilés dans un vaste et humide entrepôt, d'où ils ont ensuite été retirés, vous imaginez dans quel état, pour être installés dans la petite église de Santa Maria Liberale, située à l'extérieur de la ville, et qui, pour une raison inconnue, a été désacralisée.
Qua li affidò, senz’alcun discernimento, a titolo di beneficio, e come sinecura, a qualche sfaccendato ben protetto il quale, per due lire al giorno, stando a guardarli, o anche senza guardarli affatto, ne avesse sopportato per alcune ore il tanfo della muffa e del vecchiume.
Là, ils ont été confiés, sans aucun discernement, à titre de bénéfice et comme sinécure, à un certain homme occupé bien protégé qui, pour deux lires par jour, en surveillant ou même sans les surveiller du tout, a enduré pendant quelques heures l'odeur de la moisissure et de la vieillesse.
Tal sorte toccò anche a me;
Ce fut aussi mon sort.
e fin dal primo giorno io concepii così misera stima dei libri, sieno essi a stampa o manoscritti (come alcuni antichissimi della nostra biblioteca), che ora non mi sarei mai e poi mai messo a scrivere, se, come ho detto, non stimassi davvero strano il mio caso e tale da poter servire d’ammaestramento a qualche curioso lettore, che per avventura,
Et dès le premier jour, j'ai conçu une si misérable estime pour les livres, qu'ils soient imprimés ou manuscrits (comme certains très anciens de notre bibliothèque), que je ne me serais jamais mis à écrire, si, comme je l'ai dit, je ne trouvais pas mon cas vraiment étrange et susceptible de servir d'enseignement à un lecteur curieux, qui, par hasard,
riducendosi finalmente a effetto l’antica speranza della buon’anima di monsignor Boccamazza, capitasse in questa biblioteca, a cui io lascio questo mio manoscritto, con l’obbligo però che nessuno possa aprirlo se non cinquant’anni dopo la mia terza, ultima e definitiva morte.
en venant enfin à réaliser l'ancienne espérance de l'âme bienheureuse de monseigneur Boccamazza, se retrouverait dans cette bibliothèque, à laquelle je laisse mon manuscrit, avec l'obligation toutefois que personne ne puisse l'ouvrir avant cinquante ans après ma troisième, dernière et définitive mort.
Giacché, per il momento (e Dio sa quanto me ne duole), io sono morto, sì, già due volte, ma la prima per errore, e la seconda... sentirete.
Car, pour le moment (et Dieu sait à quel point cela me peine), je suis mort, oui, déjà deux fois, mais la première par erreur, et la seconde... vous l'entendrez.
L’idea o piuttosto, il consiglio di scrivere mi è venuto dal mio reverendo amico don Eligio Pellegrinotto, che al presente ha in custodia i libri della Boccamazza, e al quale io affido il manoscritto appena sarà terminato, se mai sarà.
L'idée ou plutôt, le conseil d'écrire m'est venu de mon révérend ami don Eligio Pellegrinotto, qui détient actuellement les livres de Boccamazza, et à qui je confie le manuscrit dès qu'il sera terminé, si jamais il l'est.
Lo scrivo qua, nella chiesetta sconsacrata, al lume che mi viene dalla lanterna lassù, della cupola; qua, nell’abside riservata al bibliotecario e chiusa da una bassa cancellata di legno a pilastrini, mentre don Eligio sbuffa sotto l’incarico che si è eroicamente assunto di mettere un po’ d’ordine in questa vera babilonia di libri.
Je l'écris ici, dans l'église désacralisée, à la lumière qui m'arrive de la lanterne là-haut, de la coupole ; ici, dans l'abside réservée au bibliothécaire et fermée par une grille basse en bois avec des piliers, tandis que don Eligio s'épuise sous la tâche héroïque qu'il s'est imposée de mettre un peu d'ordre dans cette véritable Babel de livres.
Temo che non ne verrà mai a capo.
J'ai peur qu'il n'y parvienne jamais.
Nessuno prima di lui s’era curato di sapere, almeno all’ingrosso, dando di sfuggita un’occhiata ai dorsi, che razza di libri quel Monsignore avesse donato al Comune: si riteneva che tutti o quasi dovessero trattare di materie religiose.
Personne avant lui n'avait pris la peine de savoir, au moins en gros, en jetant un coup d'œil aux dos, quels livres ce monseigneur avait donnés à la municipalité : on supposait que tous ou presque devaient traiter de matières religieuses.
Ora il Pellegrinotto ha scoperto, per maggior sua consolazione, una varietà grandissima di materie nella biblioteca di Monsignore; e siccome i libri furon presi di qua e di là nel magazzino e accozzati così come venivano sotto mano, la confusione è indescrivibile.
Maintenant, Pellegrinotto a découvert, pour sa plus grande consolation, une grande variété de matières dans la bibliothèque de monseigneur ; et comme les livres ont été pris çà et là dans l'entrepôt et empilés tels qu'ils se sont présentés, la confusion est indescriptible.
Si sono strette per la vicinanza fra questi libri amicizie oltre ogni dire speciose: don Eligio Pellegrinotto mi ha detto, ad esempio, che ha stentato non poco a staccare da un trattato molto licenzioso Dell’arte di amar le donne, libri tre di Anton Muzio Porro, dell’anno 1571, una Vita e morte di Faustino Materucci, Benedettino di Polirone, che taluni chiamano beato, biografia edita a Mantova nel 1625.
Des amitiés étranges se sont nouées par la proximité de ces livres : don Eligio Pellegrinotto m'a dit, par exemple, qu'il a eu beaucoup de mal à séparer d'un traité très licencieux Dell'arte di amar le donne, trois livres d'Anton Muzio Porro, de 1571, une Vie et mort de Faustino Materucci, bénédictin de Polirone, que certains appellent bienheureux, biographie publiée à Mantoue en 1625.
Per l’umidità, le legature de’ due volumi si erano fraternamente appiccicate.
À cause de l'humidité, les reliures des deux volumes s'étaient fraternellement collées.
Notare che nel libro secondo di quel trattato licenzioso si discorre a lungo della vita e delle avventure monacali.
Notons que dans le deuxième livre de ce traité licencieux, on parle longuement de la vie et des aventures monastiques.
Molti libri curiosi e piacevolissimi don Eligio Pellegrinotto, arrampicato tutto il giorno su una scala da lampionajo, ha pescato negli scaffali della biblioteca.
De nombreux livres curieux et très agréables, don Eligio Pellegrinotto, perché toute la journée sur une échelle de lampe, a pêché sur les étagères de la bibliothèque.
Ogni qual volta ne trova uno, lo lancia dall’alto, con garbo, sul tavolone che sta in mezzo; la chiesetta ne rintrona; un nugolo di polvere si leva, da cui due o tre ragni scappano via spaventati: io accorro dall’abside, scavalcando la cancellata; do prima col libro stesso la caccia ai ragni su pe’l tavolone polveroso; poi apro il libro e mi metto a leggiucchiarlo.
Chaque fois qu'il en trouve un, il le lance d'en haut, avec grâce, sur la table qui se trouve au milieu ; l'église résonne ; un nuage de poussière s'élève, d'où deux ou trois araignées s'enfuient effrayées : je me précipite de l'abside, en sautant par-dessus la grille ; je poursuis d'abord les araignées sur le tavolone poussiéreux avec le livre lui-même ; puis j'ouvre le livre et je me mets à le lire.
Così, a poco a poco, ho fatto il gusto a siffatte letture.
Ainsi, peu à peu, j'ai pris goût à de telles lectures.
Ora don Eligio mi dice che il mio libro dovrebbe esser condotto sul modello di questi ch’egli va scovando nella biblioteca, aver cioè il loro particolar sapore.
Maintenant, don Eligio me dit que mon livre devrait être mené sur le modèle de ceux qu'il découvre dans la bibliothèque, c'est-à-dire avoir leur saveur particulière.
Io scrollo le spalle e gli rispondo che non è fatica per me.
Je hausse les épaules et lui réponds que ce n'est pas une corvée pour moi.
E poi altro mi trattiene.
Et puis autre chose me retient.
Tutto sudato e impolverato, don Eligio scende dalla scala e viene a prendere una boccata d’aria nell’orticello che ha trovato modo di far sorgere qui dietro l’abside, riparato giro giro da stecchi e spuntoni.
Tout en sueur et couvert de poussière, don Eligio descend l'échelle et vient prendre une bouffée d'air dans le petit jardin qu'il a réussi à faire pousser derrière l'abside, protégé par des piquets et des épines.
— Eh, mio reverendo amico, — gli dico io, seduto sul murello, col mento appoggiato al pomo del bastone, mentr’egli attende alle sue lattughe. —
— Eh, mon révérend ami, — lui dis-je, assis sur le mur, le menton appuyé sur le pommeau du bâton, pendant qu'il s'occupe de ses laitues.
Non mi par più tempo, questo, di scriver libri, neppure per ischerzo.
— Je n'ai plus le temps, maintenant, d'écrire des livres, même pour plaisanter.
In considerazione anche della letteratura, come per tutto il resto, io debbo ripetere il mio solito ritornello: Maledetto sia Copernico!
En ce qui concerne la littérature, comme pour tout le reste, je dois répéter mon refrain habituel : Maudit soit Copernic !
— Oh oh oh, che c’entra Copernico! — esclama don Eligio, levandosi su la vita, col volto infocato sotto il cappellaccio di paglia.
— Oh oh oh, qu'est-ce que Copernic a à voir avec ça ! — s'exclame don Eligio, se redressant, le visage enflammé sous son chapeau de paille.
— C’entra, don Eligio. Perché, quando la Terra non girava...
— C'est lié, don Eligio. Parce que, quand la Terre ne tournait pas...
— E dàlli! Ma se ha sempre girato!
— Et arrête ! Mais si elle a toujours tourné !
— Non è vero.
— Ce n'est pas vrai.
L’uomo non lo sapeva, e dunque era come se non girasse.
L'homme ne le savait pas, et donc c'était comme si elle ne tournait pas.
Per tanti, anche adesso, non gira.
Pour beaucoup, même aujourd'hui, elle ne tourne pas.
L’ho detto l’altro giorno a un vecchio contadino, e sapete come m’ha risposto?
Je l'ai dit l'autre jour à un vieux paysan, et savez-vous ce qu'il m'a répondu ?
ch’era una buona scusa per gli ubriachi.
Que c'était une bonne excuse pour les ivrognes.
Del resto, anche voi, scusate, non potete mettere in dubbio che Giosuè fermò il Sole.
D'ailleurs, vous aussi, excusez-moi, vous ne pouvez pas douter que Josué a arrêté le soleil.
Ma lasciamo star questo.
Mais laissons cela de côté.
Io dico che quando la Terra non girava, e l’uomo, vestito da greco o da romano, vi faceva così bella figura e così altamente sentiva di sé e tanto si compiaceva della propria dignità, credo bene che potesse riuscire accetta una narrazione minuta e piena d’oziosi particolari.
Je dis que quand la Terre ne tournait pas, et que l'homme, vêtu de Grec ou de Romain, faisait si belle figure et se sentait si hautement lui-même et se réjouissait tellement de sa dignité, je crois qu'il pouvait accepter une narration détaillée et pleine de détails oisifs.
Si legge o non si legge in Quintiliano, come voi m’avete insegnato, che la storia doveva esser fatta per raccontare e non per provare?
On lit ou non on lit dans Quintilien, comme vous m'avez appris, que l'histoire devait être faite pour raconter et non pour prouver ?
— Non nego, — risponde don Eligio, — ma è vero altresì che non si sono mai scritti libri così minuti, anzi minuziosi in tutti i più riposti particolari, come dacché, a vostro dire, la Terra s’è messa a girare.
— Je ne le nie pas, — répond don Eligio, — mais il est également vrai qu'on n'a jamais écrit de livres aussi détaillés, voire minutieux dans tous les détails les plus cachés, depuis que, selon vous, la Terre a commencé à tourner.
— E va bene!
— Et très bien !
Il signor conte si levò per tempo, alle ore otto e mezzo precise... La signora contessa indossò un abito lilla con una ricca fioritura di merletti alla gola...
Le comte s'est levé à l'heure, à huit heures et demie exactement... La comtesse portait une robe mauve avec une riche bordure de dentelle au cou...
Teresina si moriva di fame... Lucrezia spasimava d’amore...
Teresina mourait de faim... Lucrezia souffrait d'amour...
Oh, santo Dio! e che volete che me n’importi?
Oh, mon Dieu ! Et qu'est-ce que ça m'importe ?
Siamo o non siamo su un’invisibile trottolina, cui fa da ferza un fil di sole, su un granellino di sabbia impazzito che gira e gira e gira, senza saper perché, senza pervenir mai a destino,
Sommes-nous ou non sur une invisible toupie, propulsée par un rayon de soleil, sur un grain de sable devenu fou qui tourne et tourne et tourne, sans savoir pourquoi, sans jamais atteindre sa destination ?
come se ci provasse gusto a girar così, per farci sentire ora un po’ più di caldo, ora un po’ più di freddo, e per farci morire – spesso con la coscienza d’aver commesso una sequela di piccole sciocchezze – dopo cinquanta o sessanta giri?
Comme si ça lui plaisait de tourner ainsi, pour nous faire ressentir tour à tour un peu plus de chaleur, un peu plus de froid, et pour nous faire mourir – souvent avec la conscience d'avoir commis une série de petites bêtises – après cinquante ou soixante tours ?
Copernico, Copernico, don Eligio mio, ha rovinato l’umanità, irrimediabilmente.
Copernic, Copernic, mon don Eligio, a ruiné l'humanité, irrémédiablement.
Ormai noi tutti ci siamo a poco a poco adattati alla nuova concezione dell’infinita nostra piccolezza, a considerarci anzi men che niente nell’Universo, con tutte le nostre belle scoperte e invenzioni; e che valore dunque volete che abbiano le notizie, non dico delle nostre miserie particolari, ma anche delle generali calamità?
Maintenant, nous nous sommes tous peu à peu adaptés à la nouvelle conception de notre infinitésimale petitesse, nous nous considérons même comme moins que rien dans l'Univers, avec toutes nos belles découvertes et inventions ; et quelle valeur voulez-vous donc que les nouvelles aient, non seulement de nos misères particulières, mais aussi des calamités générales ?
Storie di vermucci ormai, le nostre.
Ce sont maintenant des histoires de moutons, les nôtres.
Avete letto di quel piccolo disastro delle Antille?
Avez-vous lu à propos de ce petit désastre des Antilles ?
Niente.
Rien.
La Terra, poverina, stanca di girare, come vuole quel canonico polacco, senza scopo, ha avuto un piccolo moto d’impazienza, e ha sbuffato un po’ di fuoco per una delle tante sue bocche.
La Terre, pauvre chose, fatiguée de tourner, comme le veut ce chanoine polonais, sans but, a eu un petit mouvement d'impatience, et a craché un peu de feu d'une de ses nombreuses bouches.
Chi sa che cosa le aveva mosso quella specie di bile.
Qui sait ce qui l'a poussée à cette sorte de colère.
Forse la stupidità degli uomini che non sono stati mai così nojosi come adesso. Basta.
Peut-être la stupidité des hommes qui n'ont jamais été aussi ennuyeux qu'ils le sont maintenant. Assez.
Parecchie migliaja di vermucci abbrustoliti.
Plusieurs milliers de moutons brûlés.
E tiriamo innanzi. Chi ne parla più?
Et allons de l'avant. Qui en parle encore ?
Don Eligio Pellegrinotto mi fa però osservare che, per quanti sforzi facciamo nel crudele intento di strappare, di distruggere le illusioni che la provvida natura ci aveva create a fin di bene, non ci riusciamo. Per fortuna, l’uomo si distrae facilmente.
Don Eligio Pellegrinotto me fait cependant remarquer que, malgré tous nos efforts pour arracher, pour détruire les illusions que la nature providentielle nous a créées pour notre bien, nous n'y parvenons pas. Heureusement, l'homme se distrait facilement.
Questo è vero. Il nostro Comune, in certe notti segnate nel calendario, non fa accendere i lampioni, e spesso – se è nuvolo – ci lascia al bujo.
C'est vrai. Notre commune, certaines nuits marquées dans le calendrier, n'allume pas les lampadaires, et nous laisse souvent dans l'obscurité, s'il fait nuageux.
Il che vuol dire, in fondo, che noi anche oggi crediamo che la luna non stia per altro nel cielo, che per farci lume di notte, come il sole di giorno, e le stelle per offrirci un magnifico spettacolo.
Ce qui veut dire, en fin de compte, que nous croyons encore aujourd'hui que la lune n'est pas là dans le ciel, pour nous éclairer la nuit, comme le soleil le jour, et les étoiles pour nous offrir un magnifique spectacle.
Sicuro.
Certainement.
E dimentichiamo spesso e volentieri di essere atomi infinitesimali per rispettarci e ammirarci a vicenda, e siamo capaci di azzuffarci per un pezzettino di terra o di dolerci di certe cose, che, ove fossimo veramente compenetrati di quello che siamo, dovrebbero parerci miserie incalcolabili.
Et nous oublions souvent et volontiers que nous sommes des atomes infinitésimaux, pour nous respecter et nous admirer mutuellement, et nous sommes capables de nous disputer pour un morceau de terre ou de nous plaindre de certaines choses, qui, si nous étions vraiment conscients de ce que nous sommes, devraient nous sembler des misères incalculables.
Ebbene, in grazia di questa distrazione provvidenziale, oltre che per la stranezza del mio caso, io parlerò di me, ma quanto più brevemente mi sarà possibile, dando cioè soltanto quelle notizie che stimerò necessarie.
Eh bien, grâce à cette distraction providentielle, et aussi à la particularité de mon cas, je vais parler de moi, mais aussi brièvement que possible, c'est-à-dire en donnant seulement les informations que je jugerai nécessaires.
Alcune di esse, certo, non mi faranno molto onore; ma io mi trovo ora in una condizione così eccezionale, che posso considerarmi come già fuori della vita, e dunque senza obblighi e senza scrupoli di sorta.
Certaines d'entre elles, certes, ne me feront pas beaucoup d'honneur ; mais je suis maintenant dans une situation si exceptionnelle, que je peux me considérer comme déjà hors de la vie, et donc sans obligations et sans scrupules aucuns.
Cominciamo.
Commençons.

I: Premessa